|
|
Le banquet cantonal aux Salons Gillet, en 1923 A partir d'une illustration présentant le menu de banquet "de la fédération des amicales de St Amans-des-Côts" daté du 18 février 1923, Raymond Rouquette nous présente un extrait d'ouvrage[1] retraçant l'historique des Salons Gillet.
C'est peu après notre banquet (soit en 1927) que cet établissement plus que centenaire de la Porte Maillot (appelé Les Salons Gillet) disparu, avec la suppression des fortifications de Paris et le nouvel aménagement de la place de Verdun.
A la fin du 18ème siècle (en 1796) est déjà présent "à la porte Maillot" un traiteur et portier. Il s'agissait de la maison des De Beauvillers. Cette maison se composait d'une chambre, d'une cuisine, d'un corps de garde pour les officiers. Le tout faisant suite à une petite chapelle, où une salle de restaurant fut annexée.
Sous le Directoire, Cette maison-traiteur Beauvillers sert de rendez-vous aux hommes "nouvellement opulents". On y promène son ennui, ses chevaux. Mais aussi ses maîtresses…Chaque jour, des fêtes splendides y sont données. Lieu envié ? sans doute. En témoigne, la condamnation de Beauvillers pour avoir semé de l'orge dans une contre-allée de la porte Maillot afin de nourrir les chevaux loués à la clientèle.
A la fin de l'empire, Beauvillers décide de vendre son fonds de commerce. Un certain Gillet se porte acquéreur. Il est à noter que le 4 juillet 1815, eu lieu chez ce Gillet la Conférence entre les commissaires Français-Anglais-Prussiens qui devait régler les derniers détails de l'entrée des troupes alliées dans Paris…
En 1838, le gendre de M. Gillet (Gilbert Devillers) rachète l'affaire à son beau-père pour 70000 f[2] En 1858, Gilbert transmet le fonds à son fils. A cette époque, les salons Gillet ont bien prospérés : ils se composent d'une habitation donnant sur l'avenue de Neuilly, avec 1 grande porte et 12 fenêtres. De petites grilles latérales s'ouvrent sur la porte Maillot. Face au bois, est annexée une aile d'un étage prolongée par un troisième bâtiment.
A cette époque, en plus des chevaux, on y loue aussi des ânes, on peut y faire des tours de manèges et profiter d'attractions diverses. Très en vogue au second empire, le restaurant offre une spécialité : On y choisit soi-même son poulet à rôtir. Et pour le reconnaître, on lui attache à la patte un petit ruban!
Petit à petit, la porte Maillot devient un lieu chic pour noces parisiennes, mais aussi un lieu parfois critiqué ; "les tables de cérémonies étaient ornées de gigantesques croquenbouches et les verres étaient surmontés de serviettes pliées, chef d'œuvres de maîtres d'hôtel. Après le repas, une parente ou une amie se mettait au piano pour faire danser la noce et frappait à tour de bras sur le chaudron pour couvrir le bruit du voisin. On y jouait les uns "le beau danube bleu", les autres "les pompiers de Nanterre". Rien ne peut donner l'idée de cette cacophonie entendue de l'extérieure.
En 1870, le général Ducrot installe dans les salons Gillet son QG. (Buzenval). Le restaurant n'a pas vraiment souffert des affrontement de la Commune. Et a même retrouvé son prestige d'antan. En effet, à cette époque, on trouvait des convives qui versaient "des amendes" dans un bol en argent pour venir an aide aux artistes pauvres.
Ci-après le menu du banquet "de la fédération des amicales de St Amans" du 18 février 1923. On remarquera non sans nostalgie, l'appellation culinaire donnée aux divers plats… Bon appétit !
R. Rouquette FA -15- L. Charreyre VI.6 |
|