Crises commerciales 1930
 

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Crises commerciales 1930

les débordements commerciaux de 1934

 

L'un des numéros des Feuilles de l'amicale est axé un "fait divers" de l'époque : la crise agricole que traverse notre pays. Nous sommes en 1991. En première page, une photo de manifestants… où l'on aperçoit bon nombre de nos amicalistes, ainsi que bien des Viadénois….Ce  29 septembre 1991,  le beau temps semblait au rendez-vous : 'bob' sur la tête, et port de lunettes de soleil…l'ambiance semblait bon enfant malgré les graves préoccupations.

En opposition, Raymond Rouquette nous prouve une fois encore, que l'histoire n'est qu'éternel recommencement. Il nous relate … une crise identique… datée de 1934 ;

 

"… ce colossal rassemblement à Paris de 250 à 350 000 ruraux -pacifiques et souriants-, m'a fait songer à la grave crise qui toucha le commerce dans son ensemble dans les années 1930. Crise sociale qui se termina dans le sang le 6 février 1934.

 

1926, 1927, 1930 … bien que le gouvernement vota des lois de délai, à Paris en particulier, les commerçants de chez nous et d'ailleurs avaient grand mal à faire face à leurs endettements. Alors de nombreux compatriotes perdirent courage et se déclarèrent en faillite.

Dans ses mémoires qu'il nous a laissées sur sa vie, mon père écrivait que sur ses 60 chambres d'hôtel, simplement 20 se trouvaient occupées, et presque toutes celles-ci par des chômeurs qui ne payaient pas.

Pour les marchands de vin, grossistes en ce temps là, il était impossible de faire rentrer l'argent des prêts, pas même le paiement des  intérêts. Pour les négociants, personne n'était fier. Petits ou gros, tous sans exception étaient démoralisés.

Pour les fonds de commerce achetés en ces tristes années, le concordat fût nécessaire. Bien péniblement furent déchirés des billets de fond.

Quant à la "politique 1934", celle-ci se débattait parmi les scandales financiers[1]. Les rues se tapissaient d'affiches où l'on pouvait lire "peuple de France, ton parlement est pourri" ou encore "la France aux Français". L'extrême droite s'excitait…

Finalement dans la nuit du 6 février 1934 -où il faut bien l'avouer de nombreux commerçants désespérés participèrent- une émeute éclata Place de la Concorde, face au palais Bourbon. Sur le pont enjambant la Seine, les gardes mobiles à cheval, sabre au clair durent charger pour en finir. Les coups de sabre à plat du début de la riposte ne purent maîtriser le peuple soulevé.

Pour cette période de révolte, il fût dénombré 30 morts avec plusieurs centaine de blessés. On n'avait rien connu de semblable sur le pavé de Paris, depuis la Commune.

L'histoire étant un éternel recommencement, on ne pouvait que trembler face à la force rurale du 29 septembre 1991 à Paris.

Ne méritant que des compliments, cette montée à Paris (avec pour le canton de St Amans l'aide de l'UCAV, de commerçants et artisans restés sur place) fut une puissante, tranquille et réussie manifestation où l'amicale de St Amans / St Symphorien sut bien tenir sa place."

  

R. Rouquette FA -27-

L. Charreyre V.8


 

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[1] Pour n'en citer qu'un : "l'affaire Stavisky". (provoquant des démissions spectaculaires, et quantité d'injures à la chambre de députés).

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Dernières modifications : 08/02/2007

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Laurence Charreyre